Mise à l’essai: Rainbow Six Siege réinvente le genre.

Publié le 2 Décembre 2015

 

Les amateurs de jeux multijoueurs devraient se régaler avec le nouveau Rainbow Six Siege, un jeu de tir où la stratégie importe plus que les réflexes et où les meilleures équipes gagnent avant tout grâce à la communication. Si l’absence d’un mode solo digne de ce nom entache le dossier du dernier jeu d’Ubisoft Montréal, les émotions vécues pendant les parties en ligne devraient compenser cet oubli.

 

 

 

Jeu de destruction massive

 

Dans Rainbow Six Siege, on incarne un membre d’une unité antiterroriste spéciale, envoyée à travers le monde pour résoudre des crises, par exemple en tuant tous les ennemis barricadés dans un édifice, en désamorçant une bombe ou en sauvant des otages.
Le jeu offre deux modes en ligne principaux : Terrorist Hunt, un classique de la franchise où une horde de terroristes est contrôlée par une intelligence artificielle; et le mode multijoueur régulier, où deux équipes de cinq joueurs incarnent les différents rôles.
Ceux qui se défendent doivent barricader l’édifice (un avion, un consulat, une riche demeure, etc.) en utilisant les équipements des «opérateurs» choisis, des personnages spécialisés qui sont déverrouillés avec le temps et dont un seul à la fois peut être contrôlé par une équipe.

 

 

Dans une confrontation typique, les cinq terroristes peuvent par exemple choisir de protéger de près une bombe dans une pièce, en solidifiant les murs et en plaçant des pièges dans les portes et les fenêtres. Les attaquants peuvent quant à eux créer une diversion en faisant un gros trou dans le plafond et en tirant sur les adversaires d’en haut, alors que les autres défoncent un mur pour prendre tout le monde à revers quelques secondes plus tard.

 

 

Car oui, le décor peut être détruit. Un ennemi est de l’autre côté du mur? Tirez au travers, tout simplement. Une pièce est impénétrable? Descendez en rappel du toit pour casser une fenêtre et lancer une grenade. Après avoir joué à Rainbow Six Siege, on se demande pourquoi tous les jeux de tir ne sont pas faits de la sorte.

La plus grande force du mode multijoueur est toutefois l’esprit de communauté qu’il génère. Contrairement à Call of Duty, où on se sent plutôt comme un mercenaire peu intéressé par le sort des autres membres de son équipe, chaque partie de Rainbow Six Siege est riche en émotions. Le sort de l’équipe passe avant son propre pointage, et si on meurt (on n’a qu’une vie par partie), on n’hésite jamais à rester en ligne pour aider les autres en regardant les caméras de surveillance.

 

 

 

Un genre de mode solo

 

Malheureusement, Rainbow Six Siege ne dispose que d’un mini mode solo. Une série de 10 «scénarios» intéressants, mais sans histoire d’envergure pour unifier le tout. Seule la dernière mission, un onzième scénario qui apparaît uniquement lorsque les premiers sont complétés, est un peu mieux ficelée, avec des séquences vidéo avant et après. Le squelette d’une (petite) aventure solo est présent, mais on sent que celle-ci a été abandonnée par manque de temps par Ubisoft Montréal. C’est dommage. Surtout que les autres jeux multijoueurs qui ont choisi cette option récemment (Titanfall, Evolve, Star Wars Battlefront) ont tous été en deçà des attentes.

 

 

En consacrant quelques heures de plus pour peaufiner le jeu, Ubisoft aurait aussi pu corriger quelques bogues qui persistent, améliorer les serveurs et fignoler les cartes (celles-ci sont généralement jolies, mais on a tourné des coins un peu rond. Regardez la pelouse à l’extérieur de l’avion présidentiel pour vous en convaincre.)

 

 

 

Des contenus téléchargeables semi-payants

 

Ubisoft Montréal a aussi déniché une formule intéressante pour ses contenus téléchargeables, inspirée des meilleures pratiques des jeux semi-payants (free-to-play) comme Dota 2 et Hearthstone. Dans Rainbow Six Siege, tout le monde aura accès aux futures cartes qui seront lancées, une façon de ne pas séparer les joueurs en différents groupes. Les nouveaux opérateurs pourront quant à eux être achetés, mais il sera aussi possible d’investir sa renommée pour les déverrouiller, une sorte de monnaie qu’on obtient après chaque partie. Bref, il ne sera pas nécessaire de payer pour en profiter.

Rainbow Six Siege a ses défauts, mais il s’agit d’un titre qui sera longtemps cité en exemple, à mesure que les autres jeux sur le marché s’inspireront de ses différentes innovations. Malheureusement, il sera probablement aussi cité comme exemple de jeu qui aurait gagné à passer plus de temps dans les fourneaux.

Rédigé par Régis Baillargeon

Publié dans #Jeux vidéo

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