Internet: un câble sous-marin entre la Floride et Cuba?

Publié le 27 Janvier 2016

 

LA HAVANE, Cuba - Les États-Unis ont proposé aux autorités cubaines de tendre un câble sous-marin entre l'île et la Floride pour améliorer la qualité de l'accès à internet dans ce pays où le taux de connexion est parmi les plus faibles au monde, a rapporté un responsable américain.

«Nous sommes en train de travailler pour (...) analyser et préparer un environnement favorable en vue (d'installer) un câble sous-marin entre Miami et La Havane. Plusieurs propositions ont déjà été formulées au gouvernement cubain», a déclaré Daniel Sepulveda, responsable des communications au Département d'État, dans un entretien au portail d'informations OnCuba publié lundi.

Les autorités cubaines «nous ont dit qu'elles étaient ouvertes à l'idée, elles souhaitent voir des propositions écrites, elles veulent s'assurer que cela va fonctionner», a ajouté le fonctionnaire qui a effectué un séjour à Cuba en fin de semaine dernière.

L'île de 11 millions d'habitants figure parmi les pays où l'accès à internet est le plus restreint et contrôlé pour les particuliers dans le monde. Selon des données du monopole d'Etat Etecsa, seuls quelque 150 000 Cubains ont pu se connecter chaque jour en 2015.

 

 

En raison de l'embargo imposé par les États-Unis à Cuba depuis 50 ans, l'île n'avait qu'un accès satellitaire à Internet jusqu'à l'arrivée en février 2011 d'un câble sous-marin de fibre optique installé par son allié politique le Venezuela.

«Les communications seraient beaucoup plus efficaces si elles venaient de Miami plutôt que du Venezuela. Nous avons évoqué cela», a ajouté M. Sepulveda, sept mois après le rétablissement des relations diplomatiques entre Washington et La Havane.

«Avant l'embargo (qui est toujours en place), il existait un câble téléphonique de AT&T. Nous avons besoin de rétablir ce lien physique, pas seulement pour améliorer internet (...), mais aussi pour nous aider à assainir» les relations entre les deux pays, engagés sur la voie du rapprochement depuis fin 2014.

Dans le cadre du dégel, les États-Unis ont placé les investissements de télécommunications en tête de leurs priorités pour l'île, mais sans grand résultat depuis.

«C'est une question de confiance. Confiance du gouvernement cubain envers nous en tant que gouvernement, et envers nos entreprises ou opérateurs de télécommunications (...) Ce que nous leur disons, c'est qu'il n'y a rien à craindre dans le fait de s'ouvrir à internet. La culture et la souveraineté ne sont pas en péril. Cuba continuera d'être Cuba», a-t-il encore assuré.

Depuis 2013, Cuba a ouvert internet au grand public, qui a désormais accès à des salles de navigation et, plus récemment, à des bornes wifi en extérieur. Mais le coût des connexions (environ 2 $ de l'heure) reste exorbitant pour le plus grand nombre dans un pays où le salaire moyen est de 20 $ mensuels.

Rédigé par Régis Baillargeon

Publié dans #Web

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